رأيت الهلال ووجه الحبيب j'ai vu la nouvelle lune
Voici un très beau poème chanté dans le répertoire maghrébo-andalou de l'École marocaine. Il est cité dans le livre de Alî al-Baghdâdî (1ère moitié du 14e siècle) intitulé الزهر الانبق في البوس والتعنق traduit ainsi par le regretté René Khawam " les fleurs éclatantes dans les baisers et l'accolement" (Phébus, 1989). J'en donne ici le texte arabe et une nouvelle traduction en français. Mais auparavant on peut écouter cet enregistrement vidéo qui se termine par notre poème chanté par le grand interprète Ba Jeddoub.
رأيت الهلال ووجه الحبيب
j'ai vu la nouvelle lune et le visage de mon bien-aimé
فكانا هلالين عند النظر
Ils étaient deux lunes pareilles à mes yeux
فلم أدر من حيرتي فيهما
Tant j'étais troublé, que je n'ai pu distinguer
هلال السما من هلال البشر
la lune du ciel de la lune humaine.
ولولا التورد في الوجنتين
Si ce n'était la couleur des roses sur ses joues
وما راعني من سواد الشعر
Et la noirceur de ses cheveux
لكنت أظن الهلال الحبيب
J'aurais pris la lune pour mon bien-aimé
وكنت أظن الحبيب القمر
et j'aurais pensé que mon bien-aimé était la lune.
فذاك يغيب و ذا لايغيب
Mais la lune disparaît et pas le visage du bien-aimé
و ما من يغيب كما من حظر
Et celui qui disparaît n'est comme celui qui demeure présent.
Traduction : Saadane Benbabaali